Matériaux bio/géo sourcés
On dit d’un matériau qu’il est bio-sourcé lorsque il est d’origine végétale ou animale, c’est-à-dire que “la matière qui le constitue est issue de la biomasse”, et qu’il est géo-sourcé lorsqu’il est d’origine minérale, et donc que “la matière qui le constitue est issue des couches géologiques ou pédologiques de la croûte terrestre.” (Source : CRAterre)
Selon le territoire, différents minéraux comme l’argile, le sable, le gravier, différentes fibres tels que le chanvre, le maïs ou le sorgho peuvent être collectés en grande quantité et utilisés pour la construction. La récupération de ressources issues d’autres activités, agricoles ou pastorales notamment, permettant ainsi de limiter au maximum la mise en déchet. Poil animal, bouse, paille, roseau, de très nombreux matériaux aux caractéristiques diverses peuvent être exploités comme fibre liante, comme fil ou bien comme toiture.
Cette pratique du circuit court et “zéro déchet” s’exerce depuis des siècles par exemple dans le Ladakh, territoire indien à la frontière de la Chine. Dans notre conférence sur ce type de matériaux, notre intervenant Léo, qui y est allé en stage, nous a raconté l’usage qui pouvait être fait de la laine de yak comme isolant, de la terre crue comme briques et de la paille et des fibres digérées sous forme de bouse de yak comme liant.
Si aujourd’hui une poignée de matériaux sont utilisés en grande majorité pour tout type de bâtiment, les matériaux locaux géo et bio-sourcés reviennent petit à petit sur le devant de la scène pour leurs avantages tant économiques qu’écologiques. Ils restent néanmoins largement stigmatisés comme des matériaux de qualité inférieure, non modernes, fragiles, précaires… Casser tant d’idées préconçues qui persistent permettrait d’éviter l’usage systématique du béton, une ressource très énergivore qui participe énormément aux problèmes d’artificialisation et d’imperméabilisation de sols que connaissent les villes aujourd’hui.