Habitat collectif
Quitter le “nid familial”, emménager avec quelqu’un, fonder une famille… La composition d’un foyer est souvent intimement liée à la notion de famille. Pour les étudiants ou jeunes travailleur.se.s éloigné.e.s de leurs parents, les personnes âgées veuf.ve.s ou encore tout simplement les célibataires, cela se traduit donc souvent par le fait de vivre seul. Or, les loyers coûtent chers, les seniors se retrouvent parfois en isolement social, et la vie en logement individuel a un coût environnemental. Cela implique de chauffer, éclairer, congeler pour seulement une personne.
Pour répondre à ces enjeux économiques, sociaux et environnementaux, une grande diversité d’initiatives ont éclos, en ville comme en campagne. Des plateformes de location intergénérationnelle proposent par exemple à des personnes âgées de loger dans leurs chambres vides des étudiant.e.s, qui leur rendent des petits services en échange d’un loyer modéré. D’autres font le choix de construire ou de rénover un habitat participatif, composé d’unités individuelles pour chaque famille, et d’espaces en commun (salle de jeu, potager, rooftop, …). Les voisin.e.s décident ensemble de ce qu’ils veulent mettre en commun (outils de bricolage, machine à laver, voiture, …).
L’habitat collectif, ou participatif, reposant sur une démarche citoyenne, permet ainsi à des personnes issues de milieux sociaux différents de partager un logement à moindre coût. Il est encadré par la loi Alur, qui permet aux participants du projet d’acquérir la qualité d’associé et une part sociale de la société, et donc la capacité de “participer activement à la conception et aux décisions relative à la construction ou à l’acquisition de l’immeuble puis, le cas échéant, à la gestion des immeubles”. Ce type d’habitat, généralement caractérisé par la volonté d’un mode de vie plus écologique et solidaire, permet d’établir des règles de gestion durable, à travers une mise en commun de biens, mais aussi des décisions partagées dès la construction du bâtiment (matériaux d’isolation, mix énergétique, salles communes).
La composition d’un habitat collectif varie fortement d’une initiative à l’autre. Certain.e.s préfèreront un certain entre-soi avec des personnes qui leur ressemblent et portent les mêmes valeurs, tandis que d’autres chercheront à valoriser la mixité sociale, l’interculturel ou encore l’intergénérationnel.
Pour aller plus loin :
Article de Colette sur la colocation interculturelle et solidaire
Article de l’association RESOLIS sur Jardin Divers
Article sur la colocation et le logement intergénérationnel
Le mouvement national habitat participatif France
Les notions juridiques autour de l’habitat participatif
Projet de logement multiculturel et solidaire à Paris : Colocation Rousseau