Exode urbain
Avec le phénomène d’exode urbain et l’installation de nombreux néo-ruraux dans les campagnes françaises, de nouvelles pratiques d’habitat et de modes de vie alternatifs ont récemment émergés.
Le collectif Colibri explique ce phénomène ainsi : “Dans le rural, chacun peut en fait se percevoir comme acteur ou actrice. Cet « agir », les citadins en ont été dépossédés dans les grandes villes. Loin d’avoir disparue, la catégorie « rural » se voit donc reconfigurée, et surtout rendue à des volontés alternatives, ainsi qu’à quelques fiertés alors que la ruralité a été des décennies durant rendue invisible par les discours centralistes du développement urbain.” Parmi ces différentes initiatives d’agir en commun, on retrouve les habitats autogérés et partagés, les chantiers participatifs, les éco-villages, les centrales villageoises et fermes agro-écologiques, généralement construits à partir de savoir-faire et matériaux locaux.
Néanmoins, si l’arrivée des citadins apporte souvent un dynamisme nouveau dans les campagnes, certains conflits persistent entre les néo-ruraux et les anciens habitants, pour des raisons socio-culturelles avant tout. Ainsi, un sondage Ipsos rend compte des trois craintes suivantes vis-à-vis des néo-ruraux.
- Risques de demandes excessives en matière d’équipements et de services, de la part de nouveaux résidents habitués à disposer de ce genre de facilités en ville. (pour 63% des élus/40% des ruraux)
- Difficulté des nouveaux venus à s’habituer aux habitudes des gens du pays et risque de tensions (42% des élus/48% des ruraux)
- Crainte que les citadins amènent à la campagne des problèmes vécus comme typiquement urbains comme l’incivilité, le stress… (30% des élus/37% des ruraux)
Si ces craintes ne doivent pas être considérées comme des fatalités, force est de constater que la frontière entre monde urbain et rural reste assez ancrée. Cela se retrouve également dans les projets d’habitats collectifs, pour la plupart encore réservés à une classe sociale éduquée aux enjeux environnementaux.
Si partir vivre à la campagne représente pour les néoruraux une expérience de retour vers la nature, il faut souligner néanmoins que vivre à la campagne ne signifie pas forcément vivre de manière plus écologique. Tout comme en ville, c’est notre façon d’habiter en campagne qui détermine notre empreinte sur le territoire et sur l’environnement.